Le Quattro volte |
Arts de la vie et de la terre Ici les pierres ont le pouvoir de changer les événements, les chèvres poussent sur les arbres... Le premier épisode raconte les derniers jours de la vie d'un vieux berger, y compris le pâturage ou encore la traite. Les superstitions et les rituels populaires sont encore très vivaces dans la région. La deuxième partie du film décrit l'élevage à la campagne, à la suite des premiers jours de vie d'un enfant, de la naissance à la ségrégation dans le pli à l'alpage d'abord, et le troisième se concentre sur l'évolution d'un marronnier à travers les saisons. Enfin, le quatrième et dernière partie du film s'intéresse au commerce du charbon, l'art ancien de transformer le bois en charbon de fumées et de poussières à partir d'un mètre de profondeur dans le bois vibbese.
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Second film de Michelangelo Frammartino, Le Quattro volte est un peu le Oncle Boonmee de la Quinzaine 2010 : un récit minimaliste, un rythme lent proposant au spectateur disponible une expérience sensorielle unique, un admirable travail sur le son (captage du vent) et les prises de vue (faussement naturelles) ; le tout scindé dans une fable poétique sur les rapports entre l'homme et la nature. Situé dans un village calabrais et ses montagnes de proximité, le film (quasi-muet) est aussi dans la lignée de L'Arbre aux sabots de Ermanno Olmi (Palme d'or 1978), de par le cadre rural et ses aspects quasi documentaires. Et l'on sera surpris par l'humour discret qui émane de certaines séquences : ce chien ingénieux propulsant une camionnette pour libérer des chèvres de leur enclos ne semble-t-il pas sorti des univers de Tati ou Iosseliani ? Au gré de plans séquences contemplatifs, Le Quattro volte impose avec audace un univers mêlant réalisme et échappées magiques. Gérard Crespo
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1h28 - Italie, Allemagne, Suisse - Scénario : Michelangelo FRAMMARTINO - Interprétation : Giuseppe FUDA, Nazareno TIMPANO, Bruno TIMPANO. |